L’astrophotographie semble à première vue bien complexe ! Cette complexité amène la plupart d’entre nous à ne pas s’y aventurer par peur d’incompétences et d’un matériel potentiellement onéreux. Il est indéniable que les images d’astrophotographie ne sont pas des clichés pris instantanément, mais leur réalisation n’est en aucun cas insurmontable. Une belle image du ciel nocturne est une combinaison adroite de prise de vue et de post-traitement.
Avant de démocratiser les techniques de prise de vue et l’équipement minimum requis, il faut considérer les conditions préalables à la prise de vue et les connaissances de base de la mécanique céleste.
En astrophotographie, vous pouvez pratiquer 3 types de photographie selon vos préférences, votre équipement photographique ou votre budget :
- la photographie de la voie lactée (facile)
- la photographie circumpolaire (facile)
- la photographie d’objet céleste et de ciel profond (intermédiaire)
Mais avant d’entrer dans les détails de ces trois composantes principales de l’astrophotographie, commençons par en apprendre davantage sur la mécanique céleste…
Les bases de la mécanique céleste
La terre mesure 12 800 kilomètres de long, elle fait une rotation complète en 24h et tourne autour de son étoile, le soleil, en 365 jours. La lune, la Terre, le soleil et les planètes proches constituent le système solaire. Ce groupement d’étoiles, de nuages de gaz et de planètes constitue la voie lactée. La voie lactée est notre galaxie et nous sommes situés à sa périphérie, nous voyons donc la voie lactée sur la tranche.
La vitesse à laquelle les planètes de notre système solaire se déplacent est perceptible. Bien que ça ne soit pas flagrant à l’œil nu, un cliché pris avec une durée d’exposition de quelques dizaines de secondes vous le prouvera. Un autre détail important est que vous ne verrez jamais la même partie du ciel toute l’année, et l’hémisphère sud ne verra jamais l’hémisphère nord.
Les différents types de réalisation d’astrophotographie
La photographie de la voie lactée
La voie lactée n’est finalement qu’une photo de paysage nocturne et est donc à la portée de tous. Vous pouvez d’ailleurs inclure des éléments du paysage dans votre photo de voie lactée ce qui la rendra plus intéressante et impactante.
La photographie circumpolaire
La photographie circumpolaire permet de réaliser une image montrant le mouvement de la voûte céleste et celui des étoiles en un seul cliché final. Après une série de prises de plusieurs photos et l’empilement de ces dernières avec un logiciel dédié, le résultat montre le parcours des étoiles sur une durée déterminée. La technique reste relativement simple, il s’agit de faire des poses de plusieurs minutes.
La photographie du ciel profond
Dans les cas précédents, un objectif grand angle est obligatoire.
Concernant, la photographie du ciel profond, il vous faut fixer un long téléobjectif sur votre boîtier. En effet, pour réaliser une astrophotographie d’éléments célestes précis, nous avons besoin de réduire notre champ de vision à quelques degrés.
Conditions élémentaires à l’astrophotographie
Pour réaliser de beaux clichés du ciel nocturne, des conditions favorables doivent être réunies. Les voici :
- La lune ne doit pas apparaître sur photo, à moins qu’elle ne soit votre sujet principal. En effet, la nuit doit être noire. Le meilleur timing pour photographier le ciel nocturne se situe entre une semaine avant et après la nouvelle lune. Vous pouvez trouver cette information facilement en recherchant un calendrier de lune
- Prenez votre cliché dans un endroit sombre. Entendez par “sombre” un endroit peu touché par la pollution lumineuse des villes. En effet, la voie lactée n’est visible que dans des zones très peu polluées. Pour trouver l’endroit parfait, vous pouvez consulter un site internet sur la pollution lumineuse du pays où vous vous trouvez
- Désactivez la stabilisation de votre objectif ou de votre boîtier, afin de ne pas générer de micro-vibrations
- Baissez la luminosité de votre écran LCD
- Un trépied est indispensable pour éviter les tremblements naturels de votre main
- Attendez un ciel totalement dégagé. Un léger voile nuageux reflétera la pollution lumineuse et dégradera votre image. Aidez-vous des sites météo pour prévoir vos sorties
Pour photographier confortablement, n’oubliez pas d’emmener avec vous ces accessoires :
- le pare-buée pour la photo de nuit
- une résistance chauffante, pour lutter contre la condensation de votre objectif, pendant les nuits fraîches et humides
- une lampe frontale avec un mode rouge pour avoir les mains libres et ne pas être ébloui
La prise de vue en astrophotographie
Conseils pratiques
Voici quelques conseils que je peux vous donner en astrophotographie :
- Utilisez le mode liveview, pour affiner votre mise au point
- Ouvrez votre diaphragme autant que vous le pouvez (f/3.5 maximum mais on privilégiera des grandes ouvertures comme f1.4 à f/2.8)
- Mettez vous en mode manuel
- Photographiez en Raw et mode « Bulb » (quand ils vous faut un temps d’exposition supérieur à 30 sec)
- Montez les ISO autant que vous le pouvez mais je recommande de ne pas dépasser les 6400 iso pour éviter d’avoir trop de bruit numérique
- Mettez votre sujet au centre de l’image (meilleur piqué)
Les photos de voie lactée s’effectuent généralement en une seule prise.
Contrairement à la photographie circumpolaire ou de ciel profond, il vous faudra faire un assemblage de multiples prises de vue. On parle de technique d’empilement des images.
Pour les photographies de ciel profond, il faut absolument utiliser une monture équatoriale, qui permet une très longue exposition et qui permet aussi d’effectuer de multiples prises de vue (avec des temps d’exposition plus courts) sur une nuit entière.
Notez que l’ensemble des prises de vue d’une astrophotographie se compose des éléments suivants :
- De fichiers bruts
- De fichiers offsets (prise de vue dans le noir avec le temps de pause le plus court possible et la même sensibilité ISO que la prise de vue de l’objet céleste)
- De fichiers darks (ce sont des images réalisées avec le capuchon sur l’objectif avec les mêmes paramètres de votre prise de vue de l’astre)
- De fichier flats (images réalisées avec un temps de pause adéquat pour un histogramme situé au ⅔)
Tous ces fichiers auront leur importance lors du traitement. Comme précisé en préambule : une astrophotographie n’est pas insurmontable mais n’est pas non plus une photo prise à la volée
Les principales difficultés en astrophotographie
En astrophotographie les principales difficultés sont la faible luminosité des objets ainsi que la mobilité relativement rapide de ces mêmes objets célestes.
Pour pallier au manque de lumière deux paramètres sont à prendre en compte : soit l’augmentation des ISO soit l’augmentation de la durée d’exposition.
Vous devrez combiner simultanément ces deux paramètres en astrophotographie. Il vous faudra donc :
- Gérer au mieux le bruit dans l’image
- Avoir un temps d’exposition suffisant pour capter la lumière des étoiles sans percevoir leur mouvement sur l’image. Pour augmenter la durée d’exposition sans dégrader la netteté de votre image, vous avez deux possibilités :
- Connaître la règles des 500 en plein format (ou 350 en APS-C)
- Utiliser une monture équatoriale motorisée
Le matériel minimum nécessaire à la prise de vue en astrophotographie
Pour la voie lactée et la photo circumpolaire
Pour photographier la voie lactée ou réaliser une photo circumpolaire vous aurez besoin :
- D’un boîtier reflex ou hybride, ayant la possibilité de réaliser un temps d’exposition supérieur ou égal à 30 secondes
- D’un objectif grand angle, avec la plus grande ouverture possible
- D’un trépied bien stable
- D’un intervallomètre (sauf si votre boîtier en comprend déjà un)
Pour l’astrophotographie du ciel profond
Pour la réalisation d’une image d’un élément précis du ciel profond comme les nébuleuses, il faut rajouter à l’équipement vu précédemment :
- Un téléobjectif
- Une monture équatoriale motorisée
L’astrophotographie du ciel profond demande un investissement minimum obligatoire, dont la monture équatoriale est un prérequis indispensable. Il s’agit d’un dispositif qui permet de suivre le parcours d’un astre ou autres objets lointains du ciel nocturne, en se fixant sur l’axe de rotation terrestre. Une monture équatoriale alignée précisément sur l’axe de rotation de la terre (appelé aussi mise en station) vous permet de réaliser des prises de vue avec des temps d’exposition très longs, sans craindre de filé.
Cette monture se choisit en fonction de :
- Son confort d’utilisation et sa précision
- Le poids de l’équipement photographique, qu’elle va supporter